Illustrateur des deux tomes du livre à succès «Les secrets du druide», publiés aux Editions du Bois Carré, le fabuleux artiste Etienne Delessert, 82 ans, vient d’être honoré par l’Office fédéral de la culture. Félicitations!
En demandant à Etienne Delessert, en 2016, de créer la couverture et les entrées de chapitre du livre « Les secrets du druide – Voyage dans l’herbier médicinal de Claude Roggen», c’est à une icône de l’illustration mondiale que Les Editions du Bois Carré s’adressaient pour cet ouvrage fribourgeois. Ses merveilleux dessins ont bien sûr contribué au fulgurant succès de librairie de ce livre (plus de 13 000 exemplaires écoulés à ce jour) par ailleurs traduit en allemand et suivi, en 2018, d’une nouvelle collaboration: le deuxième tome, consacré aux cinq «maîtres à soigner» de Claude Roggen, avec des textes d’Annick Monod et de Cathy Roggen-Crausaz, comme pour le premier.
Son travail se tisse à petits points serrés ou se brosse à grands traits véhéments et elliptiques, mêlant observation scrupuleuse et imagination foisonnante, et oscillant entre palette chatoyante et austères noirceurs.
Etienne Delessert, qui vit depuis 1985 aux Etats-Unis dans le Connecticut, est né à Lausanne en 1941. Son bac en poche, il travaille comme graphiste publicitaire en Suisse, à Paris, à partir de 1961, puis à New York, collaborant notamment comme dessinateur de presse avec le New York Times, Le Monde, The Atlantic Monthly et Siné Hebdo. Il élargit sa palette en devenant écrivain, peintre, illustrateur et auteur de littérature pour la jeunesse. Delessert développe «un univers original et surprenant qui n’appartient qu’à lui. Il y conjugue le bizarre et le familier, le grotesque et le charmant, le grave et le ludique, le doux et l’acidulé, le tendre et le cruel. En véritable homme-orchestre qui se fait tour à tour conteur, psychologue, analyste politique et philosophe, il passe de la fantaisie minutieuse et chamarrée de ses dessins pour enfants à la charge vitriolée de ses dessins de presse et à l’inquiétude existentielle de sa peinture. Son travail se tisse à petits points serrés ou se brosse à grands traits véhéments et elliptiques, mêlant observation scrupuleuse et imagination foisonnante, et oscillant entre palette chatoyante et austères noirceurs».*
Etienne Delessert a aussi donné naissance, en 1977 avec l’autrice Anne Van der Essen, au célèbre personnage de Yok-Yok, lutin espiègle au gigantesque chapeau rouge qui vit dans une coquille de noix dont les aventures se sont déclinées en douze albums et des films d’animation. Sa collaboration avec le professeur de psychologie expérimentale et philosophe genevois Jean Piaget, a donné lieu en 1971 à l’album «Comment la souris reçoit une pierre sur la tête et découvre le monde».
Le Grand Prix suisse de design 2023 a également été décerné à l’historienne de l’art Chantal Prod’Hom et à la conceptrice de produits Eleonore Peduzzi Riva. FLM
*«Dictionnaire sur l’art en Suisse», François Jaunin